Congrès des chirurgiens du Togo : D’importants défis à relever pour une bonne pratique du métier
La chirurgie de par sa définition, consiste à faire des interventions chirurgicales sur des personnes victimes de fractures, de tumeurs ou de malformations. C’est également une manière de réparer les traumatismes graves, de soigner les infections, de poser des prothèses et d’effectuer des transplantations, etc.
Mais à certains moments, cette chirurgie, selon les praticiens se heurte à des problèmes de moyens et de matériels et aussi de spécialistes. Comment arriver à trouver des solutions à ces problèmes, reste la majeure préoccupation des chirurgiens du Togo. Une préoccupation qui les a amenés à tenir les 22 et 23 février dernier à Lomé, le congrès des chirurgiens regroupés en Société Togolaise de Chirurgie (SOTOCHIR). Placé sous le thème » la contribution des chirurgiens à l’accès universel des soins » ce congrès a vu la participation de leurs collègues Guinéens, Nigériens, Gabonais, Burkinabè et Béninois.
Au Togo, le constat fait sur le terrain, est que l’effectif des chirurgiens est en nombre insuffisant et que cette insuffisance se fait remarquée au plan numérique, mais dans la répartition géographique et spécialités. Comme illustration, 2/3 des chirurgiens du Togo sont tous concentrés dans la région maritime. Et que par rapport à certaines spécialités, il a été signifié lors de ce congrès que pour toutes les villes et villages du pays, il n’y a qu’un seul chirurgien pour l’ensemble des Togolais. Pour le justifier, ils ont fait cas de la chirurgie thoracique, de la chirurgie cardio-vasculaire et de la chirurgie oncologique.
C’est dire selon eux, que plus les jours passent, plus la demande en soins chirurgicaux croît régulièrement, et va continuer toujours par croître davantage avec la mise en œuvre de l’Assurance Maladie Universelle. Une initiative du gouvernement qui selon eux, devrait apporter une solution à ces situations qui attristent souvent les chirurgiens. C’est ce qui d’ailleurs les a amené à organiser ce congrès de deux jours qui leur a permis d’avoir des approches ou des propositions de solution à ces difficultés. Durant leurs travaux, ils ont eu à suivre, 158 communications orales, 5 posters ou communications affichées, 2 conférences et 3 tables rondes. Comme Défis à relever, le Pr AKAKPO-NUMADO G. Komlatsè, président du comité d’organisation, et représentant des présidents des sociétés de chirurgie a eu à énumérer dans son intervention cinq actions indispensables.
Actions
En ce qui concerne les actions, il a fait cas de la formation continue des chirurgiens actuellement en service qui selon lu, permettra l’actualisation permanente des connaissances et des techniques chirurgicales. Car le domaine de la chirurgie pour lui, est très dynamique et se développe continuellement. Ainsi une planification de la formation continue avec des thématiques ciblées leur permettra de hausser le niveau des offres de soins chirurgicaux. Il a encouragé la formation des chirurgiens dans tous les domaines et surtout dans les spécialités disponibles au Togo. À travers cette formation, ils pourront arriver ensemble à faire augmenter le nombre des chirurgiens.
Pour la simple raison que le coût élevé de la spécialisation fait souvent entorse et décourage un grand nombre non-négligeable de médecins togolais désireux de se spécialiser, il a souhaité que des moyens soient trouvés et afin de susciter et de soutenir la spécialisation des médecins togolais dans les domaines de la chirurgie. Aussi, il a fait mention d’une augmentation du nombre des enseignants-chercheurs devant former et encadrer les médecins en spécialisation.
La raison selon lui, est que plusieurs Professeurs titulaires de chirurgie sont seuls, sans assistant. Une situation qui a son niveau, rend difficile l’encadrement des étudiants et des médecins en spécialisation de chirurgie. La chirurgie s’apprend par accompagnement. Les médecins en spécialisation de chirurgie ont besoin de modèle à suivre. Une solution doit être trouvée pour ce point aussi. L’équipement des services chirurgicaux fait également partie de leur action, car les soins chirurgicaux dépendent des équipements et des instruments de chirurgie selon lui. Et les soins chirurgicaux de qualité dépendent des équipements et des instruments de chirurgie de qualité.
Il a invité ses autres collègues à faire un effort pour suivre la modernité en se dotant d’instruments et d’équipements modernes. Ce qui pour sa part, va leur permettre d’être compétitifs sur le plan régional et continental. Parlant d’équipement, il a fait un clin d’œil spécial aux équipements en chirurgie mini-invasive qu’ils doivent commencer par rendre disponibles dans leurs différents services. Le dernier point dont il a fait cas aussi est l’accessibilité aux soins.
Par rapport aux projets d’aménagement et d’équipement des hôpitaux qui sont en cours d’exécution, ensemble avec ses autres collègues chirurgiens, ils espèrent vivement que ces soucis seront bientôt dissipés pour le bien et le bonheur de toute la population togolaise.
Elom
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