Togo/Coronavirus : les ressources budgétaires risquent de chuter, Sani Yaya appelle à repenser le modèle économique

L’impact de la pandémie sur l’économie n’est plus à démonter. Il se sent et se vit déjà par les acteurs de tous les niveaux de l’économie. Les ressources budgétaires pourraient connaître une chute importante à cause de la crise sanitaire au covid 19. C’est en tout cas ce qu’alerte le ministre Sani Yaya de l’économie et des finances. C’était lors d’une réunion du comité technique du cadre de concertation gouvernement/secteur privé. 

Il y a quelques jours la Chambre du Commerce et d’Industrie du Togo a mené une enquête pour mesure l’impact de la pandémie sur le secteur privé. Le rapport estime que : le chiffre d’affaires de plus de 92% des entreprises a connu une baisse entre février et mars 2020. Plus de 34% des entreprises du secteur privé togolais ont vu leur chiffre d’affaires baisser de plus de 75%. 


Ceci, selon le rapport, est causé par la difficulté d’accès au financement, la baisse de la production, et le problème d’approvisionnement des entreprises. La conséquence va directement sur les ressources nationales. Quand le secteur privé va mal, c’est aussi l’économie nationale qui prend un sacré coup. Et ce n’est pas le ministre Sani Yaya qui dira le contraire. 


Selon ce dernier, « les ressources budgétaires risquent de passer de 578,4 milliards à 348,4 milliards F cfa au Togo ». La dernière révision du cadre macro-budgétaire, dit-il, révèle que le taux de croissance du PIB pourrait être de 1,3 %, et même connaître une contraction de 1,5% en 2020 dans l’hypothèse la plus pessimiste contre une prévision initiale de 5,5%. 

Même les recettes fiscales pourront connaître une baisse d’environ 198 milliards aggravée par une baisse des ressources non-fiscales et de service de 32 milliards dans un contexte de hausse des dépenses de santé et social d’après le patron du ministère de l’Économie et des finances.

Les dispositions prise par le gouvernement pour accompagner les opérateurs ne pourront visiblement pas empêcher l’impact négatif de la crise sur les ressources. Ce pendant le ministre rassure que l’Etat fera le nécessaire pour que protéger les PMI/PME ainsi que le secteur informel du pire. 

Mais il va falloir, à partir de cette crise « repenser le modèle économique togolais pour le rendre moins dépendant de l’extérieur et donc plus résilient face aux chocs extérieurs » et par ricochet « réviser et réactualiser son Plan National de Développement (PND) pour lequel le secteur privé est appelé à jouer un rôle ». 

Stanislas

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