L’un des soucis majeurs auxquels sont confrontées les mairies, est l’insécurité dans les quartiers. Les principaux acteurs de ce fléau sont en grande partie les gangs, ‘les petits bandits’ résidant dans des ghettos appelés communément les ‘ghettos men’. Comment sortir ces individus des ghettos et les faire intégrer la société ? La question a suscité une idée originale de la Mairie Golfe 1. Elle est concrétisée dans un projet appelé «Ghetto». De quoi s’agit-il concrètement ?
Des bagarres par ici, la consommation de drogues par-là, la pratique de la sexualité, tout dans une insalubrité criarde ; nous sommes bien là dans un ghetto, un milieu où la dépravation des mœurs est la chose la mieux partagée.
Constitués pour la plupart de jeunes (garçons majoritairement et des filles), ils sont souvent oisifs, sans aucune source de revenus, alors que parmi eux, on compte des parents et pères de familles. Ce qui signifie qu’ils ont des charges à supporter. Pour satisfaire ses besoins, ils braquent, volent et tuent parfois, créant de l’insécurité dans les quartiers.
Jeff, un jeune du Ghetto raconte leur vie dans le ghetto
« Dans le ghetto, on ne fait rien, on vole, on fume, on fait la bagarre, on mène vraiment une vie de débauche. Ceux qui viennent dans les ghettos le font souvent suite à des mauvaises compagnies », affirme-t-il.
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Bien sûr, il leur arrive à un moment donné de leur vie dans ces lieux non-recommandables, de prendre conscience et de vouloir changer. Mais comment s’insérer dans ce qu’on peut appeler « la vie normale » ?
Dans la commune Golfe 1 Bè Apedomé, la Mairie sous la houlette du Maire Koami Gomado, leur offre une occasion en Or, une porte de sortie. Il s’agit d’un projet dénommé projet « Ghettos ».
Qu’est-ce que le projet ghetto concrètement ?
Il est initié dans le cadre du programme de développement communal de Golfe 1. Il consiste à sensibiliser les concernés sur les méfaits de la drogue, les sortir du ghetto, leur octroyer un gagne-pain, leur apporter un soutien socio-sanitaire et ensuite faciliter leur réinsertion dans la société.
Le projet a été lancé en 2021 et a déjà à son actif, des dizaines de ’ghettos men’ sortis des ghettos et insérées après leur passage dans un centre de formation artisanale spécialisé dans la fabrication de chaussures, lits-picots, de sacs et d’autres objets d’art.
«En 2021, après la cartographie de ces Ghettos, on avait procédé à l’identification des résidents. C’est après cette étape que nous sommes passés aux séries de sensibilisations avec des actions diversifiées en matière de communication et d’information à l’endroit de ces cibles qui sont à l’écart de la population » a laissé entendre le Directeur de la planification et du développement de la commune Golfe-1, GLE Komi.
Les objets artisanaux fabriqués, d’après lui, sont mis sur le marché à un prix promotionnel et le gain revient aux auteurs. Ce qui constitue désormais une source de revenu aux reconvertis.
Les anciens ‘ghettos men’ sont heureux
«Nous sommes heureux de retrouver la vie normale et nous n’avons plus peur de rien, car nous avons aussi un métier grâce à ce qu’on nous a appris. On peut aussi prendre soin de nos familles. Déjà, les sacs que nous fabriquons sont vendus et cela constitue une source de revenus pour nous », s’est réjoui Koami Julien, l’une des personnes prises en charge, rapporte afreepress.
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À en croire ce dernier, leur belle expérience fait sensation dans les ghettos et intéresse aussi ceux qui ne sont pas encore enrôlés dans le projet.
« Quand ils nous voient, ils apprécient notre changement. Ils manifestent aussi cette envie de changer. C’est impressionnant et nous disons un infini merci à notre papa, Monsieur, le Maire », a indiqué Koami Julien.
Un modèle à suivre…
C’est en tout cas un pari gagné pour la commune Golfe 1. Le Maire Koami Gbloèkpo Gomado et son équipe ont osé et c’est couronné de succès. L’élimination progressive des Ghettos, est tout à l’avantage de Golfe 1 Bè Apédomé parce qu’il aura réussi à diminuer considérablement l’insécurité dans sa zone.
C’est une idée originale que, selon des experts, peut être reproduite dans d’autres communes en proie au gangstérisme. Surtout les anciens quartiers de Lomé regroupés dans les communes Golfe 4, Golfe 2, Golfe 3 etc…
« C’est bien de telles initiatives. C’est en fait le rôle des mairies, assurer le développement des communes à partir des idées et des ressources locales. D’autres communes peuvent aussi imaginer sinon copier ce projet, le travailler et l’appliquer chez elles. Cela permettra de sortir les résidents de ghetto de leur état et aussi, une fois que les ghettos sont vidés, ses endroits peuvent être aménagés ou être exploités autrement au goût de chaque commune », a confié un expert en décentralisation à lopinion.tg.
Lopinion.tg
Le projet est original, il est salvateur, mais coûte énormément à la commune vu son contenu. Un soutien spécial de l’Etat aux communes qui entreprennent une initiative du genre serait d’une grande importance. L’Insécurité sera moins. Cela irait dans l’intérêt du grand Lomé.
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