Dossier Covid 19/ Contamination à Grande échelle : les pistes du Col Djibril, Prof Ihou et pasteur Edoh Komi pour rompre la chaîne de transmission


Durant la dernière semaine au Togo, le nombre de personnes contaminées au coronavirus (Covid 19) a monstrueusement grimpé. On note plus 117 personnes infectées en une seule semaine, ce qui n’a encore été le cas depuis le premier cas enregistré le 6 mars. Presque toutes les préfectures sont, à ce jour, touchées. Tout comme d’autre personnes avisées, la coordination nationale de la gestion de la riposte contre la covid 19 (CNGR) croit comprendre la cause et pense venir à bout de la pandémie. C’est ce qu’a fait comprendre la coordination lors de son traditionnel point de presse animé hier mercredi 20 mai.

Le Togo, compte depuis hier mercredi 20 mai, 340 cas confirmés au coronavirus, 218 cas actifs, 210 guéris et 12 décès. L’essentiel à comprendre de ces chiffres est leurs montées extraordinaires. C’est une situation qui paraît un peu étrange à beaucoup, d’autant plus qu’au mois dernier, l’on sentait plutôt une chute considérable de personnes infectées.

Qu’est ce qui explique ce fait ?


Pour le coordonnateur, Col Djibril Mohamed, cette hausse de la tendance est dues au fait que le Togo a eu une nouvelle vague de voyageurs. « Il s’agit des personnes qui appartiennent à la seconde vague de voyageurs qui sont venus des pays voisins de la sous-région et qui sont retrouvés dans les préfectures et qui sont mis en quarantaine dans ses préfectures. Ce qui explique ses dernières semaines, la hausse des chiffres dans les préfectures » a-t-il expliqué.


En claire, le Togo paye l’assouplissement des mesures dans les pays voisins. Et en attendant de trouver la solution au virus, il est important pour la population d’apprendre à vivre avec le coronavirus comme les autres maladies. Apprendre à vivre selon Col Djibril Mohamed, signifie, respecter les mesures barrières notamment le porte de masques, le lavage régulier de mains au savon ou à la cendre, se saluer sans se serrer les mains, observer 1 m de distance.


C’est à ce prix que le Togo peut rompre la chaine de contamination et venir à bout de la pandémie puisque jusqu’alors « aucun vaccin, aucun traitement curatif n’a été homologué par les autorités compétentes sanitaires internationales à l’heure actuelle et donc vous comprenez que nous devons apprendre à vivre avec le virus», laisse entendre Col Djibril qui ajoute « que certaine mesures comme le bouclage des villes peuvent être levées mais il est impérieux de respecter les gestes barrières.

Comment le Togo peut-il s’y prendre pour maîtriser la situation ?

La CNGR, pour sa part, s’attelle à la mise ne œuvre pas des techniques et stratégie afin de juguler la pandémie. « La stratégie reste la même, c’est-à-dire mettre tous les voyageurs en quarantaine, les tester et prendre en charge les cas avérés. Les cas contacts sont cherchés, traqués testés et aussi pris en charge» affirme le coordonnateur. Aussi soutient-il « A l’intérieur, à un seuil donné de cas positif, dans un canton, nous testons tout le canton pour chercher les cas positifs et les traiter ». Cette technique, dit-il, « a été faite avec succès dans le village de Kouvon (dans la préfecture de Tchaoudjo), et depuis ce temps, il n’y a plus rien dans ce village ». C’est donc cette technique que la CNGR continuera d’appliquer dans les préfectures.

Obligation de port de masque, une solution aussi ?


Parallèlement à cette technique, beaucoup préconisent le port obligatoire de masque. Une chose qui, pour eux permettra aussi de rompre la chaîne de contamination. Cet avis n’est pas partagé par Prof Ihou Wateba, responsable de personnel soignant au centre de prise en charge des personnes infectées. Pour lui, instaurer cette mesure, demande à ce que l’Etat puisse avoir lui-même assez de masques à disposition afin de les fournir à la population. « L’Etat n’ayant donc pas cet acquis ne peut pas se permettre d’instaurer le port obligatoire de masque » a déclaré Prof Ihou dans une émission la semaine dernière.

Invité sur une radio de la place, Pasteur Edoh Komi du Mouvement Martin Luther King (MMLK), trouve de son côté aussi que l’obligation de port de masque peut être aussi un début de rupture de la chaîne de transmission. « Il est nécessaire, on aille vers le port obligatoire de cache-nez. Cela permettra en fait d’éviter la contamination en grande échelle surtout dans nos marchés et surtout aussi que nous avons du mal à respecter la règle de distanciation » souligne le pasteur.


Il préconise par conséquent que « N’ayant pas de moyens pour fournir les masques, l’Etat peut lancer un appel d’offre pour ceux (couturiers stylistes etc) qui peuvent produire localement ses masques comme on les voit déjà en vente au bord des routes ».


Tout porte à croire que la Chine a compris aussi que le port obligatoire de masque aidera considérablement le Togo, puisque le régime chinois a offert hier mercredi des matériels de production locale au Togo.


En attendant d’arriver à cette obligation, les Togolais sont appelés à toujours respecter les mesures barrières.

Stanislas

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