Ghana/Sécurité : un fort déploiement de militaires dans les régions frontalières Ghana-Togo suscite du bruit

Il est constaté depuis quelques jours un déploiement de militaires dans certaines régions du Ghana surtout dans les zones frontalières avec le Togo. « Pourquoi ce fait ?». L’acte est diversement apprécié et continue de susciter des questions au sein de la population ghanéenne. Certaines hautes personnalités du Ghana n’hésitent pas à exprimer leur avis sur le sujet.


En effet, alors que plusieurs pays de la sous-région notamment le Togo, envisagent la réouverture des frontières terrestres, le Ghana de son côté semble renforcer le dispositif sécuritaire au niveau de ses frontière avec le Togo à l’instar de la Volta, de l’Oti, du Haut-Est et du Haut-Ouest.


Certains politiciens Ghanéens font croire que le déploiement vise à sécuriser les frontières du Ghana contre l’entrée illégale d’étrangers dans le pays et ceci en raison de la lutte contre la pandémie de COVID-19.


Pour l’ancien président John Dramani Mahama et les députés de la minorité, il s’agit d’un acte d’intimidation à l’endroit des populations de ses régions connues pour être des bastions du parti NDC (Congés national démocrate) à s’abstenir contre la phase d’inscription d’électeurs qui s’ouvre le 30 juin prochain.


« Des informations ont filtré sur un déploiement massif de militaires et d’autres personnels de sécurité dans les régions de la Volta, de l’Oti, du Haut-Est et du Haut-Ouest. Les déploiements de sécurité inexpliqués dans ces régions frontalières ont clairement été programmés pour coïncider avec le début de l’exercice d’inscription des électeurs à travers le pays », a affirmé M. Mahama dans une déclaration de solidarité signée par son aide spéciale, Joyce Bawa Mogtari ; relayée par nos confrères de Icilomé.


« Pour un député du parti au pouvoir, Nouveau Parti patriotique (NPP), K.T Hammond, certains ressortissants du Togo avaient participé aux élections générales de 2008 en tant que Ghanéens dans la circonscription de Ketu Sud qui comprend Aflao et ses environs. Et l’armée est là pour s’assurer que seuls ceux qui ont « le droit constitutionnel de voter » se fassent inscrire sur le nouveau registre électoral avant les élections législatives et présidentielles de Décembre 2020 », ont écrit nos confrères.


Pour l’ancien président Jerry John Rawlings, les populations sont assez stressées par la pandémie au coronavirus pour qu’on leur en rajoute par des actes de ce genre.


« Le déploiement le long des frontières en temps de paix, en particulier à ce moment précis, a suscité tant de suspicion et exigera beaucoup de souplesse et de diligence intelligente. Les restrictions de Covid-19 ont créé suffisamment de difficultés pour la plupart de nos citoyens », déclare-t-il.
Aussi met-il en garde « N’aggravons pas les choses avec un comportement autoritaire et intimidant envers nos habitants des frontières dont les moyens de subsistance dépendent uniquement des activités le long de la frontière
».


JJ Rawlings appelle ses concitoyens à travailler dans le « sens de l’équité et de la justice » tout en « préservant l’intégrité et le caractère sacré du processus » de recensement électoral.

Stanislas

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