Togo/Terrorisme : actions à mener et erreurs à éviter selon les partis politiques
Au Togo, le gouvernement veut mutualiser les forces pour lutter efficacement contre le terrorisme qui touche le pays. Une rencontre s’est tenue ce jeudi 04 août entre les membres du gouvernement et les leaders des partis politiques à cet effet. Il s’agissait lors de cette rencontre dirigée par le premier ministre Victoire Togmegah-Dogbé, de recueillir des propositions des différentes sensibilités politiques afin d’endiguer le mal.
Au total 26 partis politiques ont répondu présents sur les 28 partis invités. Parmi les partis présents, on note entre autres l’UFC, l’ANC, Unir, le CPP, PDP, le Net, l’UDS-Togo, et des partis regroupés au sein de la DMK. Les discussions ont duré près de 4 heures de temps sans la presse, surtout privée dont l’accès au bâtiment a été formellement interdit. Une rencontre du genre, notons-le, est très rare entre acteurs politiques et gouvernement au Togo. L’ambiance au sortir des discussions, « a été bonne » d’après les leaders présents.
La rencontre s’est véritablement consacrée aux questions liées à la sécurité du pays, a confirmé les leaders politiques.
« Des échanges très fructueux ont eu lieu entre nous et gouvernement. Nous sommes tous des potentielles victimes des actes terroristes et il est normal qu’on puisse ensemble en discuter pour trouver des solutions. Nous avons été informés de certaines choses que nous ignorions sur la situation et nous avons apporté aussi des propositions », a laissé entendre Elliot Ohin, cadre du parti UFC (Union des Forces de Changement).
Pour Christian Trimua, ministre des droits de l’homme et porte-parole du gouvernement, les actions menées jusque-là à l’extrême Nord par le gouvernement contre les djihadistes se résument en deux mots : la Résistance et la Résilience.
Et donc, dit-il, « les partis politiques ont donné aussi leurs sentiments sur la situation, ont également fait des propositions pour améliorer l’action du gouvernement. Et le mot d’ordre qui est sorti est d’agir ensemble face à l’adversité qui agresse notre pays ».
Rencontre salutaire
Cette initiative a eu le mérite d’avoir regroupé les acteurs politiques de différents bords autour d’une même table. Si ils ont répondu massivement à l’appel, c’est parce que le sujet est d’ordre national, indiquent les leaders à l’instar de Mouhamed Tchassona-Traore qui laissé entendre que « cette question de sécurité ne pouvait laisser aucun parti politique en marge ».
« Il faut relever la volonté le gouvernement d’associer que toutes les tendances politiques pour que ce problème puisse être réglé. La Question du terrorisme est une question qui concerne tout le monde. Ce n’est pas une question partisane, mais qui engage chaque citoyen et l’avenir de notre nation. Le gouvernement affiche la volonté de mettre à notre disposition des informations pour que nous pussions mieux comprendre la situation afin d’apporter nos contributions », a salué Professeur Wolou.
Les propositions des politiques
Au cœur des différentes propositions faites par les acteurs politiques, se trouve la population. Pour les acteurs, il faut éviter une quelconque frustration des populations et la faire adhérer à la lutte.
« A notre niveau, nous pensons que le gouvernement doit faire en sorte que la précarité ne soit pas le terreau du terrorisme. Il faut faire en sorte ne sorte qu’on puisse avoir des mesures d’accompagnement qui ne jettent pas les jeunes dans les bras des terroristes. Il faut aussi faire en sorte qu’il y ait la cohésion entre les populations locales et les forces de défense » a confié Gerry Taama du Net.
« Il faut faire tout pour éviter des frustrations inutile au sein des populations, qui peuvent entraver la lutte » a signalé Professeur Wolou.
Pour le président du MRC, Abass Kaboua, les tensions entre partis politiques est une source d’intrusion facile de l’ennemi qui est le Djihadiste et donc il demande que les acteurs taisent enfin leurs divergences et que le gouvernement fasse en sorte que le climat politique soit décrispé.
« J’ai demandé que nous enterrions nos rancœurs. Pardonnons-nous, nous sommes tous togolais et dans un sursaut de patriotisme, ensemble, on va combattre les djihadistes » a dit Abass Kaboua.
De son côté, Aubin Thon, président du parti Nouvel Vision, a précisé qu’il faille que le gouvernement définisse dans la ligne financière allouée à la riposte, des fonds aux associations, aux partis et à la presse pour maximiser la sensibilisation afin de créer une symbiose entre population et force de défense.
Erreurs à éviter
À en croire les acteurs, au sortir des discussions, le gouvernement fait d’efforts dans la lutte et d’intéressantes initiatives sont prises, mais ils les trouvent insuffisants.
« Il faut véritablement améliorer la communication sur ces questions et il faut également inclure une intelligence au niveau des nations impliquées dans ce combat au point de vue des renseignements, tenir compte des partis politiques sans empiéter sur les libertés publiques », a suggéré Maitre Tchassona du MCD.
« Tout doit se faire dans le respect des droits fondamentaux et dans l’équité », a appuyé Professeur Wolou Komi.
Pour Gerry Taama, « Il ne faut pas commettre l’erreur s’occuper uniquement de la région des savanes, mais continuer à lutter contre la pauvreté dans l’ensemble du pays ».
Quelle suite aux propositions ?
D’après le porte-parole du gouvernement, Christian Trimua, les propositions vont donner lieu à mesures qui vont être prises par gouvernement. Les leaders politiques, quant à eux, espèrent la répétition de cette rencontre afin que continuellement, des apports des différents puissent amener à endiguer le phénomène.
Stanislas AZIATO
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