Togo : les études deviendront plus « chères » à la rentrée 2022-2023
À moins que le gouvernement mène une action dissuasive, les études seront plus onéreuses à la rentrée scolaire et académique 2022-2023. Et ceci, pas parce que les frais de scolarité vont grimper, mais parce que les fournitures, les documents, les outils d’apprentissage sont déjà très chers sur le marché.
Beaucoup se lamentent déjà de la situation difficile caractérisée par la vie chère qui touche tous les foyers. Les fournitures scolaires ne sont pas épargnées de ce vent « dur » qui souffle sur les produits sur le marché. Au jour le jour, les prix des articles comme les cahiers, stylos, livres… montent chez les vendeurs.
C’est cher chez les revendeurs
Les revendeurs sont obligés eux aussi d’ajuster les prix. Me Odile, vendeuse d’articles scolaire à Adidogomé se prononce sur la situation.
« Nous payons aussi les articles chez les grossistes au grand marché. Et à chaque semaine, il y a augmentation sur les produits. Par exemple le paquet de cahiers de 100 pages que nous vendons à 900 ou 1000 F CFA les années passées est actuellement à 1300 F CFA. Et selon les informations, ça montera à 1500 FCFA la semaine prochaine. Quand nous payons cher, nous sommes obligés aussi d’augmenter le prix pour gagner un peu », a déclaré dame Odile à lOpinion.tg.
Le carton de rames de papier vendu à prix d’Or
C’est également un des produits dont le prix a flambé sur le marché. La chose habituelle pour les rames de papier, est que leur prix grimpe durant le premier semestre de chaque année scolaire avant de diminuer après. Chose exceptionnelle, cette fois-ci, leur prix a augmenté bien avant la rentrée. Cela inquiète énormément.
« Les cartons de rames de papier tournaient habituellement entre de 8 500 F CFA et 10 500 F CFA maximum, mais cette année, avant même que l’année académique 2021-2022 ne finisse, les cartons étaient dans les 13 000 FCFA. Actuellement, nous les vendons à 14 500 FCFA. On ne sait si pas si d’ici la rentrée de septembre va dépasser 15 000 F CFA » a confié Me Kafui, détentrice d’une papeterie à Agoe Assiyéyé.
La conséquence directe de la vente à prix d’or des cartons de rames se fait sentir chez les secrétariats publics qui font les « photocopies » ou qui multiplient les documents aux clients. Le cas de Ets Amétépé.
« Nous faisions les copies à 8 F la page, quand nous payions le carton de rame à 9 500, 11 000 F CFA. Après on a augmenté à 10 f la page quand on payait la rame à 13 000 FCFA et plus. Maintenant, c’est à 14 500 FCFA et nous faisons la copie à 15 francs, mais on pense aller à 25 F CFA la page parce qu’avec 15 francs, nous ne gagnons rien. Il y a l’électricité, la maintenance des machines, le local… tous ça là fait que d’autres font déjà même la copie à 25 F la page » a indiqué M. Senyo, responsable de l’Ets Amétépé à Adidogomé à notre rédaction.
Si les prix des cartons de rames ont augmenté en ce moment qu’en sauraient-ils quand la rentrée proprement dite arrivera ?
Grincement de dents chez les parents
Encore quatre semaines et ça démarre pour les élèves. Si le temps est, pour bon nombre d’apprenants, cela n’est pas le cas chez leurs parents, qui se démerdent pour leur assurer une bonne rentrée.
Cela inquiète énormément les parents.
Monsieur Hervé, un soudeur à Lomé, et parent de trois élèves se lamente. Pour lui, joindre les deux bouts est déjà une chose compliquée et ça l’est encore plus à chaque fois qu’il pense à la rentrée de ses enfants.
« Je ne sais pas si je suis le seul à subir autant la vie chère, mais sérieusement à ne va pas. J’ai trois enfants. Deux seront en classe d’examen cette année scolaire 2022-2023. Je me suis amusé à demander les prix de leur fourniture, je me demande s’ils vont toujours continuer les études ou pas » dit-il.
Même avec le prêt scolaire, Monsieur Constant, enseignant à Lomé, dit ne pas être à l’abri.
« A part les articles scolaires, il y a les documents de cours à payer toute l’année pour l’enfant. Et ses besoins à la maison sont toujours là. Tout ça inquiète » renchérit-il.
Avec la pandémie au Coronavirus, une autre méthode d’enseignement est adoptée dans les établissements. Les enseignants ne dictent plus les cours aux élèves, ils mettent à la disposition des apprenants le document que ces derniers reproduisent par photocopie ou qu’ils impriment.
Un élève en classe de terminale par exemple est appelé à faire une dizaine de matières, chacune avec ses documents de cours et d’exercice. Les documents sont pour la plupart composés de centaines de pages. L’on n’imagine pas ce que ça coûtera aux parents si les élèves doivent reproduire tous les documents sachant que la copie est désormais à 25 F CFA la page.
Ça ne sent, en tout cas, pas bon pour la nouvelle rentrée. À moins que le gouvernement décide aussi d’agir pour la diminution des prix des articles scolaires, étudier sera encore plus cher au Togo. De la nécessité donc aux autorités de plancher sur ce volet afin d’être plus regardant dans l’importation et commercialisation des articles scolaires sur le sol togolais avant la rentrée 2022-2023 au grand bonheur de la population.
Stanislas AZIATO
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