Me Tchassona Traoré appelle le gouvernement à revisiter d’urgence la liste des idées proposées dans le cadre de la CNAP

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Le Président national du Mouvement citoyen pour la démocratie (MCD), Me Mouhamed Tchassona Traoré, s’est adressé comme de coutume pour lui à chaque début d’année, au peuple togolais. Terrorisme, politique, économie, sont entre autres des sujets abordés en ce qui concerne l’actualité du pays durant toute l’année. Il a exprimé son soutien et celui de son parti aux vaillants soldats au front contre les terroristes. Également une occasion pour lui de placer une pensée pieuse à l’endroit de ses « compagnons de lutte » qui ont perdu la vie durant les 12 mois écoulés. L’année 2023 sera marquée par des rendez-vous électoraux. Et donc, Me Tchassona, invite le gouvernement à revisiter d’urgence la liste des idées proposées dans le cadre de la CNAP afin de créer les conditions d’élections transparentes, gage de stabilité sociopolitique. « J’invite toutes les forces vives de la nation et l’ensemble de la population togolaise à s’impliquer massivement dans les différentes phases du processus électoral qui sera lancé cette année 2023, avec notamment le recensement électoral biométrique, fruit des accords de la CNAP, ce qui est une grande première au Togo », dit-il. Lisez l’intégralité de son adresse. 

Message de voeux de nouvel an de Me Mouhamed TchassonaTraoré, président du Mouvement citoyen pour la démocratie et
le développement (MCD)
Mes cher.e.s compatriotes,
Les années s’égrènent mais à chaque fois avec leurs lots de promesses inassouvies et de
perspectives nouvelles. Un nouveau chapitre s’est ouvert avec le passage de 2022 à 2023.
Comme de coutume, je viens une nouvelle fois vers vous pour vous présenter les voeux
de nouvel an, qui sont les miens propres et ceux du parti que je préside.


Je voudrais, avant toute chose, rendre gloire à Dieu Tout-puissant qui nous a protégés tout
au long de l’année 2022. Son amour et sa grâce infinis nous ont mis à l’abri du pire dans
un contexte de vie chère du fait de la pandémie de la Covid-19, de la guerre en Ukraine,
des contre-performances économiques de certains pays de la sous-région comme le Ghana
et le Nigéria, qui ont eu des effets dévastateurs sur nos faibles économies comme celle du
Togo. Ainsi, par la grâce de Dieu, nous voici dans une nouvelle année, regardant désormais
2022 comme appartenant au passé.


Je voudrais m’incliner devant la mémoire de tous les Togolais qui sont morts au cours de
l’année 2022. J’ai ici une pensée pieuse pour tous ces hommes d’État, compagnons de lutte
ou adversaires politiques, qui ont servi la Nation chacun selon ses convictions pour
l’émergence d’un Togo plus juste. Leur mort nous rappelle certes la vanité de la vie mais
doit aussi nous interpeller sur l’urgence de doter notre pays d’hôpitaux de référence et
d’équiper les centres de santé publics existants pour la prise en charge des malades sans
nécessité d’évacuation vers l’extérieur.

Mes pensées vont également aux compatriotes, civils comme militaires, qui ont perdu la
vie dans les assauts répétés de groupes armés contre notre pays dans sa partie
septentrionale. C’est le lieu de marquer l’entière adhésion de notre parti à toutes les
initiatives prises par le gouvernement et l’encourager à faire davantage dans la lutte contre
le terrorisme sur le territoire national.


Je n’oublie pas nos vaillants soldats qui sont tombés au champ d’honneur dans le cadre de
la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali
(MINUSMA).


Qu’ils soient civils ou militaires, hommes politiques ou simples citoyens, je présente les
compassions les plus attristées de notre parti aux familles endeuillées, aux différentes
formations politiques auxquelles ils ont appartenu, à l’armée togolaise ainsi qu’au
gouvernement.

J’ai également une pensée pieuse pour toutes les personnes qui sont mortes en détention,
et rappelle l’urgence pour le gouvernement de mettre en oeuvre les recommandations de
la CNAP notamment en ce qui concerne la libération dans les meilleurs délais de tous les
détenus politiques et de créer les conditions favorables au retour des exilés politiques.
Comme 2021, 2022 a été une année assez éprouvante pour les Togolais, charriant plus de
peine que de joie. En plus de la pression morale et psychologique qu’elle exerce sur les
populations, la gestion de la pandémie de la covid-19 a eu d’énormes répercussions sur
plusieurs plans de la vie de notre pays.


Les mesures draconiennes prises par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre la
pandémie ont eu pour conséquences d’assécher l’économie nationale ces deux dernières
années, entraînant le phénomène de la vie chère que l’on observe depuis le début de
l’année 2021 et exacerbé en 2022 par la guerre en Ukraine, avec notamment la flambée des
prix des denrées de première nécessité, l’augmentation du prix des produits pétroliers.
La revalorisation du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) annoncée par le
chef de l’État est à saluer. Seulement, l’économie togolaise étant fortement dominée par
le secteur informel, j’en appelle à un suivi rigoureux de l’application de cette mesure dans
le secteur privé et parapublic. Le cas des employés contractuels du secteur informel depuis
plus de cinq ans et ceux de la Délégation à l’organisation du secteur informel (DOSI)
licenciés sans ménagement, doit également être inscrit dans les débats d’intérêt national au
sommet de l’État.


Sur le plan politique, 2023 annonce le début de nouveaux grands rendez-vous électoraux
pour les deux années à venir. Ces échéances sont très attendues par nos compatriotes qui
expriment chaque jour des aspirations profondes et légitimes qui ne sont
malheureusement pas prises en compte dans l’élaboration et la mise en œuvre des
politiques de développement tant au sommet de l’État qu’au niveau des collectivités
territoriales récemment mises en place.

Le dialogue politique tenu en 2021 au sein de la Concertation nationale entre acteurs
politiques (CNAP) et poursuivi dans le Cadre permanent de concertation (CPC) reste une
initiative d’autant plus indispensable que la construction démocratique au Togo est encore
balbutiante, nécessitant que les acteurs politiques se retrouvent régulièrement pour
discuter des questions d’intérêt national; trouver le juste milieu pour équilibrer l’ensemble
des exigences partisanes et intérêts communautaires qui s’expriment parfois de façon
sournoise.


Dans son discours à la nation, le président de la République a annoncé pour cette année
la tenue des élections régionales et législatives.


Je saisis donc l’occasion pour rappeler au gouvernement l’urgence de revisiter la liste des
idées proposées dans le cadre de la CNAP afin de créer les conditions d’élections
transparentes, gage de stabilité sociopolitique.


Chers concitoyens,


Cela fait 32 ans que les Togolais dans leur écrasante majorité expriment clairement, de
différentes manières, leur désir de changement. Elections après élections, regroupements
politiques après regroupements, de dialogue en dialogue, manifestations après
manifestations, le rêve du changement et de l’alternance caressé par une grande frange de
nos concitoyens n’a hélas jamais pu se transformer en réalité. Les causes de ce qui peut
être considéré comme un échec résident à la fois dans le verrouillage des institutions et
dans les erreurs commises par nous, acteurs de l’opposition.

Les querelles intestines, les mensonges, la calomnie, la délation, les dénigrements, les
insultes en tous genres, la démagogie ont souvent été quelques-unes des armes de
l’opposition, qui n’ont eu pour résultat que de la diviser davantage et conforter l’adversaire
commun, compromettant ainsi les chances de véritables actions communes susceptibles
de provoquer le changement tant voulu par les Togolais. Il est donc temps que cessent ces
pratiques entre acteurs de l’opposition, le plus souvent par militants ou sympathisants
interposés, pour permettre à l’ensemble des forces démocratiques de se concentrer sur
l’essentiel.


C’est pourquoi, aujourd’hui encore, je réitère mon appel à briser les murs, remblayer les
fossés et construire des ponts pour un Togo en harmonie avec lui-même. Et pour ce faire,
nous devons faire tomber les murs des divisions ethniques, régionales, religieuses, sociales,
culturelles et ceux des pseudo-idéologies politiques qui nous cloisonnent et nous
empêchent de convenir de véritables stratégies pour l’avènement d’une véritable
alternance.

Briser les murs ne suffit pas, il faudra davantage remblayer les fossés créés et entretenus
en mettant fin aux frustrations de toutes sortes, en mettant en place un mécanisme qui
permette la libération des détenus politiques, le retour des exilés politiques, en revoyant la
carte économique du Togo par la création des pôles économiques autour des chefs-lieux
des régions économiques du pays, en institutionnalisant les mécanismes d’inclusion
financière, en anticipant sur les attentes des populations en matière d’infrastructures de
première nécessité. Il faudra par ailleurs mettre fin aux disparités régionales et ethniques
dans le recrutement dans la fonction publique, tout en veillant au respect de ces
recommndations dans le secteur privé et parapublic. Il urge également d’avoir une
véritable stratégie pour l’économie togolaise en mettant en place une politique de
préférence nationale en matière d’investissements et de création de richesse.


Enfin, pour parachever l’émergence d’un autre Togo, il est important de construire des
ponts. Le dialogue impulsé par le gouvernement constitue déjà une piste qu’il faut
structurer et consolider. Et, entre acteurs de l’opposition, de la société civile, de la diaspora,
il faut des cadres d’échanges sains pour s’enrichir des expériences les uns des autres, dans
l’élaboration des stratégies de lutte pour l’avènement d’une véritable démocratie au Togo.

J’invite toutes les forces vives de la nation et l’ensemble de la population togolaise à
s’impliquer massivement dans les différentes phases du processus électoral qui sera lancé
cette année 2023, avec notamment le recensement électoral biométrique, fruit des accords
de la CNAP, ce qui est une grande première au Togo.


C’est pourquoi j’exhorte l’ensemble des acteurs de l’opposition, nos concitoyens, les
acteurs de la société civile, les médias et les intellectuels à jouer, chacun en ce qui le
concerne, le rôle d’éducation des masses sur l’importance du recensement électoral et les
méfaits du boycott afin de nous donner toutes les chances de produire le miracle togolais.
L’année nouvelle est porteuse d’espoir pour le peuple togolais. Car 2022, avec son lot de
peines et de tribulations, nous aura permis de nous rendre compte de nos erreurs humaines
afin d’en tirer les meilleures leçons pour affronter plus sereinement l’avenir.


C’est sur cette note d’espoir et d’optimisme que, de tout coeur, je vous présente, pour
vous et tous ceux qui vous sont chers, mes voeux les plus chaleureux pour l’année 2023.
Bonne et heureuse année!!

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