Le gouvernement et la gestion du trading gate: Les abonnés de l’ESMC, sont-ils oubliés ?

On constate un petit avancement dans le dossier des affaires de trading au Togo. Les patrons des sociétés dont des milliers de souscripteurs attendent depuis des mois le remboursement de leurs investissements sont mis aux arrêts il y a de cela une semaine déjà. Un net avancement qui donne une lueur d’espoir aux souscripteurs qui voient volatiliser leurs millions investis. Si le gouvernement se soucie du sort des souscripteurs des sociétés de trading, qu’en est-il pour celui des adhérents de l’Entreprise sociale de marché commun (ESMC) ?

Dodji Yaovi Digo le Directeur général de CACESPIC-IF Togo, John Dogbévi, Président Directeur Général de J-Global Capital International S.A et d’autres responsables de sociétés de trading ainsi leur des présumés complices collaborateurs mis aux arrêts depuis deux semaines. Ils ont été présentés ce jeudi 07 octobre au procureur de la République près le Tribunal de Lomé. Au total, 18 personnes ont été déposées à la prison civile de Lomé par Essolisam Poyodi. Une personne est relâchée, mais l’on ignore jusqu’alors de qui il s’agit.

L’on ignore également les chefs d’accusation retenus contre eux, mais on sait qu’ils ont reçu de leurs souscripteurs la somme chiffrée à plusieurs milliards. Ces sociétés de trading ont eu des investissements à coup de millions des citoyens tout en leur promettant des remboursements à plus de 200%. Une promesse qu’ils n’arrivent en effet, pas à honorer jusqu’à ce que le gouvernement ne ferme l’activité (trading) tout en mettant sur pied un comité pour suivre le remboursement aux souscripteurs.

Selon les dernières informations parvenues à la rédaction de nouvelle opinion, il est demandé aux souscripteurs de J-Global, l’une des sociétés incriminées, d’apporter leur contrat d’investissement chez J-Global, ceci afin de le rapport du montant total dû au comité de suivi. Rien ne garantit pour l’instant le remboursement aux souscripteurs.

La seule chose qui donne un peu d’assurance dans cette affaire, est l’implication du gouvernement. D’abord, par la constitution du comité de suivi chapeauté par le ministre de l’Économie et des finances, Sani Yaya et aussi par la mise aux arrêts des responsables des sociétés de trading. Une chance que n’ont pas connue les abonnées de l’Entreprise sociale de marché commun (ESMC).

Les abonnés de l’ESMC, des oubliés ?

Ils attendent aussi depuis août 2019 que l’ESMC a fermé ses portes de toucher aussi leurs millions injectés dans cette initiative qui n’a duré que le temps de son lancement, mais pourtant miroité comme la grande panacée pour les Togolais de sortir de la pauvreté criarde. Manifestations étouffées, bruits sans grand écho, agissements sans suite favorable, les abonnées se disent non seulement désabusés par l’initiative de Monsieur SAMA, mais aussi négligé par le gouvernement. Selon eux, le gouvernement ne se soucie pas des répercussions que la disparition de l’ESMC a sur les milliers d’abonnés.

L’ESMC rappelons-le, selon les initiateurs, est une entreprise de droit togolais qui exploite un progiciel du nom de MCNP (Marché de Crédit en Nature Pérenne). Elle se présente comme une nouvelle forme d’organisation des affaires commerciales. Le système ESMC fonctionne sur la base d’un compte marchand qui permet aux personnes physiques et morales de se connecter à la plateforme pour participer aux différentes activités de l’Entreprise ». Son « programme « CMFH» était destiné à mettre en place la gouvernance autonome gérée par la communauté des utilisateurs du progiciel MCNP, en marge de la mission de l’exploitant ESMC. Il avait également pour but d’intégrer tous dans la répartition des retombées, où qu’elles soient, sur la plateforme ESMC. L’activité a en ce temps,  été présentée aux élus.

Espoir d’une vie meilleure devenue illusion

« Vous savez que c’est l’entreprise Redemar suspendue qui a été transformée en ESMC avec un forte sensibilisation. Et comme la population avait un témoignage sur Redemar les gens se sont même endetter pour investir dans l’ESMC croyant que ça va marcher pour avoir des rendements. Ils nous ont promis qu’après chaque mois, on aura un salaire en vivres jusqu’à même dire que quand on s’inscrit seul, on n’aura pas assez de gains contrairement si on fait inscrit un grand nombre de personnes. Ce sont des millions que les gens ont investi. Ils ont créé un système pour faire enrouler les gens dans une base de donnée après ils ont vu que ça va chauffer et ils ont fait tout pour obliger des gens à créer des comptes dans une microfinance appelée FAIP-TOGO. Cette microfinance se trouve à Lomé alors que les adhérents sont partout sur le territoire national » a expliqué Monsieur Nestor, un abonné de l’ESMC à notre rédaction.

C’est la grande déception chez Monsieur Vinyo, un autre abonné interrogé par notre rédaction. « Moi, j’ai investi depuis 2012, une somme de 8.000.000 f cfa en souscrivant au produit Membre Fondateur 11000 (MF 11.000) qui me promettait 5 fois le capital souscrit. Et des souscriptions MF 107 pour la relance des activités après à la première fermeture à hauteur de 1.500.000 f cfa, puis aux produits alimentations pour moi et mes parents à hauteur de 840.000. Et je crois, c’était en 2016 avec le lancement en pompe, qu’on nous a promis que les bénéfices des 5 fois du capital passent à 32 fois pour les MF, mais rien. Ils ont créé ensuite le CMFH (conseiller membre fondateur d’honneur) pour les souscriptions aussi pour tiers et pour soi-même, demandé l’activation des comptes en faisant l’achat d’une carte biométrique à 25.000, aussi, l’ouverture d’un compte bancaire à 7 000 f cfa. Mais tout cela s’est soldé par la fermeture. L’espoir d’une vie meilleure devenue illusion, tous les efforts de longue durée pour trouver les fonds, anéantis ».

Plus de deux ans après la fermeture de l’initiative, les lignent ne bougent pas, les millions investis sur des dettes, finissent par peser sur les adhérents. « Avec le stress et la pression des créanciers, certains des abonnés sont mort sans toucher leur rendement », s’est lamenté monsieur Nestor.

Après avoir exploité les moyens de réclamation en vain, les abonnés interpellent le gouvernement à qui ils demandent l’implication afin qu’ils puissent percevoir les rendements promis pas l’initiative promut par Sama Essohamlon.

Stanislas

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