Togo : Vers une fusion des organisations de la presse ?

Au Togo, l’exercice du journalisme ne se fait pas forcément dans les conditions enviables. De plus en plus de journalistes déplorent leur conditions de vie et de travail. Journaliste sans salaire, sans avantages, mais à la merci de la précarité, la situation ne change pas malgré les appels aux organisations de presse pour de véritables actions, notamment la signature d’une convention collective.

D’aucun pensent que la division au sein de la corporation est à la base des problèmes de la presse togolaise. Beaucoup suggèrent en tout cas depuis un moment une fusion des différentes organisations patronales de presse d’une part, des organisations des employés et syndicalistes de presse de l’autre, accompagnées de l’Observatoire Togolais des Médias (OTM). Une fusion entre les organisations de presse au Togo est-elle possible?

«Oui, ça peut se faire si nous avons la volonté . Je le crois sincèrement» a répondu Tchagnao Arimiyao, président du CONAPP lors d’une table ronde dans le cadre de l’édition 2 de la semaine de la presse.

C’est en effet une position que Monsieur Tchagnao soutient depuis le lancement de la première édition de la semaine de la presse.

« Tout ceux qui sont dans les autres organisations patronales aujourd’hui étaient des membres du CONAPP. Ce n’est pas le moment de dire les raisons qui ont poussé les uns et les autres à quitter. Si nous l’avions fait avant, nous pouvons encore le faire. Le problème de la presse est la presse elle même. Si la coopération a des problèmes c’est parce que nous-mêmes nous les permettons. Ensemble on va être fort. Je suis confiant que c’est possible» a réitéré le Président du CONAPP.

Il se dit même être prêt à céder sa place de président au profit de quelqu’un d’autre si jamais toutes les organisations acceptent être ensemble, et former une seule organisation.

Cette position n’est pas rejetée au niveau du PPT (Patronat de la Presse Togolaise). Lors du lancement de la première édition de la semaine de la presse en 2021, le Président de cette organisation, Isidore Akolor s’est aussi montré favorable à l’idée à condition que la main libre soit laissée aux organes de presse de faire leur travail.

Lui, il dit ne pas être membre d’aucune organisation de presse mais plaide farouchement depuis un moment pour cette fusion. Il s’agit de Germain Ayivi, DP du journal le Perroquet. Il va loin en proposant d’ailleurs une dénomination à cette organisation commune.

«Je plaide à cet effet pour la disparition immédiate et sans conditions des associations de presse comme le CONAPP, le PPT, le SYNJIT, l’UJIT etc pour créer L’Ordre Nationale des Hommes de Médias du Togo (ONHMT)», a-t-il suggéré.

Si cette fusion doit se concrétiser, comment pourra-t-elle se faire dans une corporation si divisée? Et qui peut véritablement prendre le devant pour aboutir à la fusion? Quel rôle doit jouer l’État à travers son ministère de la communication et des médias afin que ce rêve puisse prendre véritablement forme?

Voici des interrogations qui subsistent et bien malin qui aura les réponses adéquates.

Stanislas AZIATO

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