Dossier/Baisse de prix du carburant à la pompe : z-mans et patrons, à couteaux tirés

Après une baisse le 6 avril dernier, le gouvernement revoit de nouveau à la baisse le prix du carburant à la pompe. Un nouveau tarif est en vigueur depuis ce 30 mai dans les stations-service. Une nouvelle qui fait forcément l’affaire des zemidjans (conducteurs de taxi-moto) qui sont depuis un moment à couteaux tirés avec leurs patrons.


En effet depuis ce samedi 30 mai, le super sans-plomb est passé à 425 FCFA contre 508 FCFA, le Gas-Oil est désormais à 450 FCFA contre 537 FCFA, le pétrole lampant passe de 459 FCFA à 375 FCFA le litre, et le mélange est désormais à 532 FCFA contre 609 FCFA.


Ceci est indiscutablement un soulagement pour les Z-mans. Quelques conducteurs approchés par la rédaction de l’opinion.tg à Adidogomé-Atigangomé, n’ont pas hésité à manifester leur soulagement suite à cette seconde baisse de prix de carburant. En témoigne cette affirmation de Kodja Angelo, conducteur, « C’est une bonne nouvelle pour nous les conducteurs de taxi-moto surtout, parce que ça réduira un peu nos dépenses en terme de carburant ».


Une petite discussion avec ces conducteurs nous fait comprendre qu’ils sont à couteaux tirés avec leurs patrons. Pour la petite parenthèse, les conducteurs de taxi-motos, sont le plus souvent des jeunes à qui des personnes qui ont les moyens, payent les motos pour exercer cette fonction de zémidjan contre un compte de 2000 à faire au quotidien aux propriétaires.

Une seconde option, c’est celle qui consiste aux conducteurs de devenir propriétaires des motos qu’on leur paye. Et pour ceci, ils se mettent d’accord sur un montant avec leurs patrons. Ils payent de manière échelonnée la somme et après un bout de temps, les motos leur reviennent. Cela est communément appelée « work and pay ».


En effet, ces conducteurs rouspètent sur le compte à faire aux propriétaires de leurs motos en fin journée. Pour eux, faire les comptes devient de plus en plus difficile à cause de la pandémie surtout au couvre-feu qui réduit leur heure de travail et il faut beaucoup plus d’indulgence de la part de leurs patrons.


C’est en tout cas, ce qu’on peut comprendre de cette déclaration de ce conducteur nommé Morou Ali. « Vu que nous sommes limités dans les activités à cause de la pandémie, nous demandons à nos patrons (propriétaires de motos, NDLR) de revois le montant à verser en fin de journée. Au lieu de 2000 f cfa, qu’ils ramènent la somme à 1500 f cfa comme ça le compte sera plus facile à faire pour nous au moins pour la période de crise sanitaire ».


De son côté, Agbessi Alex interpelle directement le Chef de l’Etat « la situation devient plus dure pour nous. La pandémie vient compliquer une situation déjà difficile. On n’arrive plus à travailler comme avant. Le Chef de l’Etat à lui-même dit qu’aucune couche sociale ne sera laissée pour compte dans le cadre de pandémie. C’est de ce métier que nous nourrissons nos familles et donc nous demandons qu’il repense notre cas surtout que le secteur est rempli de diplômés ».


Le métier de Zemidjan regorge de nos jours tout type de personnes. Fonctionnaires, retraités, chômeurs, diplômés, étudiants et illettrées le font. D’autres le pratiquent de manière temporaire pour survivre. Pour d’autres, c’est leur métier et vivent carrément de ça. C’est un secteur qui nécessite en vérité l’aide de l’Etat, mais comment ? Vu l’accès très facile que le secteur présente.

Stanislas A.

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